De Maputo a Nampula
Et bien cela fait du bien de voir des gens que l'on connait , meme apres seulement un mois de voyage! Voir Malaika (une amie parisienne pour ceux qui ne suivent pas) et toute la clique de Lokua Kanza cela m'a fait chaud au coeur! J etais vraiment curieux de voir ce qu'allait donner un de leur concert en Afrique . Malheureusement l'endroit ne s'y pretait pas pour un concert acoustique intimiste comme le leur, car il s'agissait du Coconut's, une grosse boite genre Macumba oh Macumba . En plus les gens parlaient beaucoup et le son n'etait pas terrible , donc il a fallut toute la ruse et l'experience du pere Lokua pour eviter le pugilat avec le public et surtout pour finalement le mettre a ses pieds comme un toreador victorieux! La vie d'artiste comme toute vie, n'est pas toujours drole: faire semblant d'avoir des emotions pour un public qui n'ecoute pas, cela ne doit pas etre marrant! " o Poeta é um fingidor" nous disait deja Fernando Pessoa...
C'est principalement en ville que l'on sent sa popularite, car gentiment les gens viennent lui demander de signer des autographes sur les casquettes, pantalons, CD , ce a quoi il s'execute bien sur avec simplicite et plaisir. Il est evidemment tres marrant pour moi de debarquer dans ce milieu d'artistes surtou a Maputo, et de voir comment les gens se comportent pour pouvoir se faire remarquer de l'homme a succes et comment lui gere cela. Ce n'est pas un milieu d'une grande profondeur ma foi, mais on se poile bien en tout cas! Le lendemain j'ai accompagne Mala dans un studio d'enregistrement car elle devait faire les choeurs d'une chanson pour Jimmy Dludlu , un super guitariste mozambicain (genre Ronny Jordan) qui est une grande star dans le pays. J'ai pu assister a la session et cela m'a reellement donne envie de faire pareil avec mes chansons un de ces quatres, quand je les aurais bien fignolees. (cf.photos dans l'album Maputo)
J'ai donc laisse la "ferme des celebrites"derriere moi ,et rebifurque sur ma route originale. Comme j'ai deja passe pas mal et/ou trop de temps dans le sud du pays j'ai decide de remonter en avion directement jusqu'a Nampula afin d'eviter une route reputee difficile (que de la piste poussiereuse et des tape-culs vraiment roots). C'est bien de jouer les aventuriers mais a un moment il faut arreter quand meme. Je n'ai pas envie d'avoir le posterieur rougi d'un babouin juste pour pretendre etre Indiana Jones! Curieux mais pas maso! Et puis de toute facon je vais avoir encore beaucoup de kilometres a faire en Chiapas.
La vue aerienne de la cote Mozambicaine est particulierement belle: des kilometres de plages desertes ou viennent mourrir de temps a autre les rivieres brunes gorgees de limons venant de l'interieur des terres. Cela donne l'impression de gros champignons marron tant les couleurs, densite et temperature des deux eaux different. A l'atterrissage un magnifique arc-en-ciel nous accueille dans arriere plan de centaines de petites montagnettes inesperees dans ce pays si plat. Vous connaissez la multiplication des pains? Et bien ici c'est la multiplication des celebres "pao de acucar" cariocas. C'est un peu comme des milliers de Rio de Janeiro en pleine brousse!
Nampula est la troisieme plus grande ville du pays ce que l'on ne ressent pas du tout tant le centre et petit, et tant la ville parait prospere et sereine. Beaucoup moins de sensation d'insecurite qu'a Maputo et des sourires de plus en plus grands. Le contact semble plus facile , a croire que le snobisme des capitales a un gout international. La population parait aussi bien plus melangee on voit notamment beaucoup plus les communautes indienne et musulmane. D'ailleurs sporadiquement, les voix des muftis des quatre ou cinq mosquees de la ville s'élevent vers le ciel donnant aux ballades sur les avenues, une atmoshere un peu plus orientale. Eqbal est issu de ce metissage indien, mozambicain et musulman. Professeur de mathematique, barbe venerable et oeil malicieux je m'entretiendrai longuement avec lui sur la situation du pays. Alberto lui travaille a la gare et plein d'attention pour moi malgre le de delabrement visible de l'endroit, m'expiquera qu'a son avis l'education et l'enseignement etaient bien mieux sous le regime colonial et que les jeunes maintenant ne savent plus ecrire de lettres a cause des SMS! Avez vous deja entendu cela quelque part? Moi oui en tous cas :l'internationalisation de la betise est en marche camarades! Les artistes travaillant derrirere le musee ethnographique se sont montres egalement bien aimables et curieux envers moi. J'ai particulierement apprecie et observe leur techniques de travail ancestral: superbes sculptures sur bois et bijouterie au chalumeau!
Je dois rejoindre demain l'oncle d'une amie a l'ile du Mozambique.
Affaire a suivre!
(CF.PHOTOS MAPUTO ET NAMPULA)